Parfois aussi sombre que le cul d’une poêle, sa litanie verse à cru dans les sables mouvants des détresses grégaires une froide vérité dans laquelle il est difficile, voire impossible, de ne pas se reconnaître. S’il enfonce les murs de la bienséance, Paravel, c’est son truc, saute aussi dans le miroir.
La langue de la bestiole est le cinquième album de “Renaud” Papillon Paravel.
Charlélie Couture y signe un texte.
Ancien graphiste et photographe à Toulouse il est depuis le début du siècle enfant des terres salées des Corbières maritimes qu’il connaît comme sa poche.
Il est aussi réalisateur de vidéoclips avec pour décor la vie aride qui l’entoure.
Nommé au prix Constantin et soutenu depuis ses débuts par France inter, Fip,
Nova ou Télérama il n’en demeure pas moins l’autoproclamé “plus grand mal entendu
de la chanson Française”.
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RPP …VU PAR X PACE
Dans son hangar de contrebande des corbières maritimes il distille le son, filtre les mots, transgresse les codes de fabrication jusqu’à obtenir une eau de vie rare pour les fines bouches et les grandes gueules.
Les mots d’un mec à la tête criblée de balles à blanc dont les titres sont tous des suicides vitaux.
Entre épanchements d’intimité et vignettes cinématographiques la plume de RPP se fait crue ou hypersensible et ne s’offre jamais le temps de la pause pour traverser sa poésie à la féerie borderline.
Pourquoi enfoncer les portes ouvertes ? … Papillon Paravel a fait le choix de traverser les murs.
Ceux qui on découvert RPP au son de son premier single « j’aime Tonku », savent qu’il pourrait se vanter d’être le précurseur du « groovy slam », le chef de file de la chanson décalée, le conquistador d’une terra incognita aujourd’hui foulée des pieds par tant d’autres … mais la bestiole n’est pas du genre à se retourner pour se regarder le QI.
Soutenu par Nova ,France inter, Fip et Télérama (ffff) dès la sortie de « La surface de réparation » en 2001, nommé au prix Constantin, il sortira en 2004 « Subliminable ».
Certains ne s’y trompent pas et le suivent. Peut-être parce qu’ils ne savent plus où aller, ou juste pour voir où il veut en venir. En 2008 « Papillon Paravel est au sommet de son arbre ». Il prouve qu’il n’a besoin de rien de ce qui existe, mais vibre d’un farouche désir de ce qui devrait être.
Sans concessions, il s’amuse sur des terrains vagues … entre Bashung et Philippe Katherine.
« Ecris çà quelque part » (Janvier 2011) est le nouvel album de celui qui se désigne comme « le plus grand mal entendu de la chanson française ». Enregistré dans le salon de sa maison vigneronne et tout près des lagunes ; là où Papillon paravel vit en éternel butineur des pollens de l’enfance.
Un épicurien insatiable armé de ses « murmurlements » et de son « Drum’n barock »… tout sauf un éphémère.
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RPP …VU PAR DIDIER VARROD – FRANCE INTER
Papillon Paravel est auteur compositeur interprète dont on a dit qu’il fut le précurseur du « groovy slam », mais qui est surtout passé maître dans l’art de composer des chansons décalées qui ont le mérite… de se mériter. Papillon Paravel est d’abord un terrien, un homme qui a du caractère, une voix avec un sacré tanin et un accent qui fait chanter le spleen avec une sensualité qui frise l’indolence charnelle. C’est tout le charme de ce fils du soleil, exilé dans les Corbières. Papillon Paravel, qui se désigne lui même comme le plus grand malentendu de la chanson française, amoureux, donc, de Nougaro qu’il considère comme un frère d’arme cathare, a lui aussi une haute idée de ce que doit être une chanson. Avec le besoin pour lui aussi de créer son cinemot.
Papillon Paravel est une sorte de Fabulous Troubadors, un colosse aux pieds d’argiles, à la rime parfois fragile et qui parvient à nous convaincre. Il faut aimer les chanteurs à belles et grandes gueules.
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RPP VU PAR JEAN-JACQUE LELTÉ REALISATEUR
Renaud est un artiste aux multiples facettes:
En même temps gai et taciturne, timide et sûr de lui, il est à la fois un
gamin qui rêvasse et un adulte qui assume, un flemmard invétéré et un
travailleur acharné, un homme d’une grande mélancolie mais tourné vers
l’avenir. Ses musiques oscillent entre le doux et l’amer, ses textes entre
le sensible et le scabreux, le jeu de mot le plus fin et le calembour le plus
lourd.Cette description peut paraître pleine de paradoxes, mais Renaud reste
pourtant intègre et son oeuvre est d’une cohérence qui force le respect,
faisant naître dans nos esprits un univers d’une grande sensibilité et
apparaître devant nos yeux des images plus évocatrices les unes que les
autres, entre la candeur du nouveau-né et la sagesse du patriarche.
Ces extrêmes se retrouvent dans le lieu qu’il habite:
De la montagne la plus pelée et rocailleuse au sable le plus blanc, de la
brûlure du soleil de midi à la morsure du vent du soir, du perpétuel
mouvement de la mer à la stagnation sans fin des marais, des complexes
touristiques en béton aux caravanes rouillées, du respect de la tradition
et de l’environnement à l’industrialisation anarchique et inhumaine…
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RPP VU PAR LOIC BUSSIERES – RADIO FRANCE INTERNATIONAL
Renaud Papillon Paravel ne ressemble à rien. A rien qui
existe déjà en tous les cas. Ni suiveur, ni vraiment ovni, cet ancien
graphiste passé à la musique à force de dessiner des pochettes de disques
semble résolument à part. Un artiste qui se joue des étiquettes au point
même d’échapper au qualificatif «inclassable». Subliminable transpire
d’une élégance quasi viscérale, d’une écriture aussi riche que subtile,
qui ne s’offre jamais le temps de la pose, pas plus qu’elle ne se satisfait
du seul sens de la formule, si séduisant soit-il. L’enjeu des mots n’est ici
jamais un ressort, une finalité, l’aveu d’un stérile penchant pour le tout à l’ego.
Le propos sonne juste,parfois brut. Jamais gratuit. Encore moins ampoulé.
Fort, troublant, touchant. Subliminable est de ces rares disques qui coupent
les jambes pour mieux percer les coeurs. On oserait même le mot «chef
d’oeuvre» si son auteur, aux antipodes des vertiges carriéristes, n’avait
d’autre ambition que de poursuivre son parcours de chanteur sans cible,
d’«artiste content pour rien» comme il se définit lui-même. «Je n’ai jamais
rêvé d’être une rock star. Je n’ai pas de plan de carrière dans la musique.
J’ai envie de faire encore plein de chose, mais je sais que demain,si on me
rend mon contrat… ça me fera rien du tout! Si je veux sortir un disque, je
le ferai en autoproduction». Chanteur rare, ce Papillon Paravel, qui
emprunte son pseudo au dernier ours des Pyrénées? Lui ne se pose pas en
espèce menacée. On peut néanmoins classer Subliminable parmi les disques à
protéger.
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RPP VU PAR PHILIPPE BARBOT – TELERAMA
On imagine un jeune dandy austère et hautain,
une sorte de Manset monacal nourri à Lautréamont.
Erreur. C’est à un solide et avenant Méridional qu’on a affaire,
amoureux de la mer et des vieilles bagnoles, qui préfère se balader en
bonnet de laine et pieds nus sur les grèves du Sud-Ouest
que de fouler les moquettes du show-biz parisien.
Son premier album, autoproduit à la maison, a échoué par hasard dans les
bureaux d’une major du disque. Et voilà Renaud Papillon Paravel, le lépidoptère
solitaire, au même catalogue que Patrick Bruel ou Laurent Voulzy… « Je ne
suis qu’un apprenti acharné tailladant des tranches de vie dans l’art du
stylo », affirme-t-il dans l’un de ses morceaux. Et, plus loin : « Je suis
de ceux qui ne m’aiment pas… » Une espèce rare qu’on a envie de protéger.