Textes

 

JE SUIS UN PLONGEUR

 

Je suis un plongeur, un chasseur d’éponges,

un type en nage qui dérive,

à deux mains … Une serviette à la main

je suis un plongeur, un chasseur d’éponges,

un type qui la nuit songe et plonge,

à deux mains … Une serviette à la main

 

coquillages et crustacés sur l’assiette abandonnés …

Moi j’ai juste assez de jus pour continuer car

les vagues de promeneurs du soir

sont pour moi des voyeurs à voir

arpentant sans cesse le front de mer à boire –

grande salle dorée, grandes baies vitrées

si pour vous je suis dans un palace,

c’est pour moi une grande mer de glace

à la limite du mauvais goût … À mon goût

j’ai tant rêvé d’être à l’air dehors que si je ferme les yeux,

je m’endors comme le crabe aux pinces d’or …

Je connais les poissons plats de la mer

comme les cinq doigts de ma main

arête de dire poisson plat poisson plat arête !

Sinon l’immonde limande me glisse des doigts

elle me plie au sole carrelet,

je doit mettre le turbot pour tout laver

avant d’essuyer vents et marées,

tempête de cris dans les coupes, dans les verres à pied…

J’ai même vu des banquets de nageuses synchronisées, habillées

comme un grand bouquet de crevettes où tout est bon sauf la tête

des écailles, des arêtes,

j’en ai vu des bancs entiers passer dans les assiettes

mais moi je rêve de voir une langouste en entier,

pas dans une mer d’huile de coquilles évidées …

Évidemment car j’essuie et je suis …

Je plonge depuis si longtemps que j’ai vu défiler …

Flux et reflux flux et reflux de riches et célèbres repartant repus, sirènes et six rois déchus

se léchant les doigts poliment avec des sourires contenus

mais dans la poche en partant deux ou trois couverts en argent.

Il était monotone mon été, monotone mon été.

 

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J’ AVAIS PAS VU TES YEUX

 

Un soir d’ennui où je me rappelai,

mes premiers mots écrits sous des bulles de bd

enjoliveurs écorchés au bord des caniveaux glissants de merde …

Et de papier … Un soir de plus à se faire chier

alors j’ ai laissé mon cabriolet en rade au garage,

toi t’ avais le sac archi bourré de capotes … Extra larges

je suis sorti faire un tour façon de dire:

je suis pas mort encore sans rire …

Façon de voir quelqu’un autour de moi je veux dire

4 heures du matin une pute en slip tapine dans la rue où j’ habite

sales couilles, sales culs, sales queues, sales bites

sales nuits sombres aussi … Sales vies, sales fuites

mais moi je m’ en veux, j’ avais pas vu tes yeux

elle passe repasse, pour l’ instant souvent elle refuse

elle fait de courtes phrases, je vois bien qu’ elle s’ use

et dans les lueurs des voitures je suis sûr qu’ elle pleure

mais elle nie, dit et redit:

je me suis fait surprendre par la pluie cette nuit

dis par avance si tu m’ aimes tu sombres ici

mon lit est un navire perdu dans la nuit.

Alors j’imagine qu’elle attend quelqu’un aussi,

peut-être comme moi assis ici

6 heures du matin une femme habite

au bas de la rue où j’habite ….

Elle s’approche ; c’est vrai que j’espérais seul dans un coin

je viens de sentir le parfum qu’ elle a dû glisser avec soin

dans un creux de son cou dans un trou de ses reins

peut-être pour quelqu’un comme moi après tout j’en sais rien

je ne vois plus qu’elle qui la nuit éblouit

ce quartier délabré sans bretelle de sortie

ces mecs débrayés autour d’elle, elle qu’on oublie

je devrais lui parler mais j’ai pas de ruses, pas d’ excuses …

Cherchant de courtes phrases … (tu sais je mens Liz)

8 heures du matin une femme s’abrite

au chaud à l’endroit où j’ habite

mais dans sa tête tout se bouscule :

des voitures passent à fond en hurlant: « je t’ encule »

je suis désolé, désolé y’ a dans tes yeux le feu, j’avais la fumée

10 heures du matin une fille en pleurs

s’abrite au chaud contre mon cœur,

moi j’ espère seulement que demain existe pour savoir

si je mérite d’ être …

Amoureux d’une pute … Amoureux …

A part ça on ira tous au paradis à part moi ma chérie

 

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L’ HOMME A LA PEAU DE SERPENT

 

Je sais pas si c’est ce que j’ai dans le cœur

ou la chaleur du moteur

en tout cas, écoute-moi je suis dans mon oldsmobile immobile

au siège avant brûlant,

en panne de jus dans les courbes qui mènent à ton toit

c’est un été sans pitié, un soleil acharné

et des brindilles craquantes sous mes pieds

je suis comme l’homme à la peau de serpent

qui lui glisse des doigts

muet au torse bombé, car j’ai trop peu d’assurance

sur la route et pour la danse des mots dits pour toi –

moi qui croyais ma carcasse ignifugée

je vais souffrir rampant à deux doigts de te mettre …

Une lettre sous la porte te disant

que si je lutte c’est sous ton soleil

malheur à moi pas en dedans

bombe lacrymale arborant ses emblèmes

belle bouche incandescente, jambes de guêpe,

torse indécent gonflé, mèches allumettes

ou bien abeille

soigneuse aiguilleuse du miel

dans le plus simple appareil

en fredonnant tes poèmes

tu répands des hectares de nectar

et la flore est aphone …

Tout comme moi,

pitoyable apiculteur

au dard dur sans armure

dans un verger bien irrigué bien qu’arrosé

d’alcool, de peine et de bois bandé

moi je mue, et ne m’amuse plus sans toi

quand tu es mangouste alanguie

je te crois belle boa

pulsative évanescente,

à peine consciente

sur un rocking chair

la belle orpailleuse est à son aise

sieste moite loin de moi, douche tiède

elle ruisselle sans mes doigts, ferme les yeux

et se délecte de l’eau que je n’ai pas …

mais il faut que tu saches que –

si je serpente, si je rampe

c’est pour être à toi belle boa

et pourtant jamais je ne réveillerai la belle au bois bandé

car au final je sais qu’elle m’écraserait de ses doigts …

comme un papillon …

longue route longue nuit

homme triste et seul marchant sous la pluie

j’ai trop abusé tu sais, du sérum qui rend l’homme gnome,

trop tournoyé autour de toi tu sais

insecte blessé caisse endommagée –

insecte fragile malhabile inhibé quand mal imbibé

de passage éclair sur la terre

ce n’était pas la saison des amours

mais des mots dits tout bas

enfin un poème où j’aime ta peau.

 

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FAIS MOI UNE FLEUR

 

Apeuré par la peau que j’effleure

j’ai déposé du bout des doigts des fleurs,

des pensées arrachées à un pot juste au bord

de mon cœur reposé mais à fleur de peau….

apeuré par la peau effleurée

j’ai ramassé du bout des doigts ces fleurs

ces pensées arrachées à ce pot cassé

décroché du rebord de mon cœur

fatigué et à fleur de peau…

fatigué de ces fleurs que l’on fait que l’on donne

que l’on fait que l’on donne

car il faudrait que j’avoue être menteur

comme un arracheur … de fleur

 

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JE N’ AI DIEU QUE POUR TOI

 

Jamais, jamais, ne m’oublie mon bébé, jamais je t’oublierai.

Je crois en toi mon amour j’ai trop peur de partir, de mourir

je me sens court sans te dire qu’avec toi dans les bras

je suis l’homme qui vaut des milliards d’années-lumière

pour courir autour de la terre car moi je n’ai dieu que pour toi …

Mon amour, mon trésor, ma mine d’or pour toujours, je creuse encore

j’ai en moi des tas de: t’inquiète pas je suis là – des stocks de baisers

le vent peut tout arracher, déraciner, déchaîné,

accroche-toi à mon cou prends de la force pour durer

pour longtemps rester longtemps après moi le beau temps …

Je ne crois en rien même pas en moi, je crois en toi

et des prières je ne me vois pas en faire au paradis

rien n’est plus gros que Jupiter

sauf l’amour qu’a pour toi papa sur la terre.

 

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A LA RIVIERE

 

la vie ne tient qu’à un fil au fil de l’eau

qui court entre les doigts ;

regarde-moi comme j’ai l’air fier près de ma rivière,

alors si un jour je me noie dis de moi :

« ours qui parle avait les yeux clairs en voyant sa rivière » car …

La vie ne tient qu’à un fil au fil de l’eau qui court entre les doigts

et on ne retient jamais l’eau entre ses doigts, retiens ca …

Toujours plus tranquille quand je vois de l’eau tranquille …

Oh! Attractive eau vive lâche des mots genre

qui m’aime me suive jusqu’à l’autre rive,

alors allongé sur les herbes

et les pierres à vif j’ai fait 3 pas en arrière,

et puis j’entame un poème contre une souche :

« je voudrais t’embrasser lentement sur la bouche »

je voudrais, sans glisser traverser,

alors protège s’il te plait mes yeux écarquillés par tant de beauté,

mes arcades sourcilières mon air fier et mon nez

que je puisse virevolter de roches en rochers

et près de toi m’enliser, mais quoi qu’il arrive

j’y nage en eaux claires douces et légères,

je viens me refaire à la rivière …

N’empêche j’approche je me sens moins moche,

même si orteils dans l’eau en éventail,

je suis pour les oiseaux un épouvantail,

alors je roule boule je crapahute

en rêvant comme un gosse de construire une hutte

mais j’ai plus la ligne dans l’ eau,

je sens que j’ai peu d’appâts alors qui me titillera ,

je dis à l’eau est-ce que tu m’écoutes,

et si mes bottes se gonflent d’eau est-ce que tu m’ écopes

car moi toujours sur la rive alité les doigts dans l’eau en liberté

c’est à peine si j’oserais draguer le fond de mes pieds car  …

Faut pas que je m’inquiète que je me la coule douce

alors mes soucis se dilueront dans l’ eau,

alors dis et redis:

ce n’est qu’une légère incontinence lacrymale passagère

et si je peux pas te consoler c’est pas le manque d’amour,

c’est mes bras trop courts, pas faits pour.

Je dois partir car j’ai des promesses à tenir

tu sais des fleurs à cueillir et la ville au loin allume ses lumières

il est temps pour moi de rentrer … Je suis un indien sans nom.

 

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PERSONNE

 

la mer est calme souvent, le ciel est bleu pourtant

tout est si calme sans vent, même pas un souffle et pourtant,

je n’ai entendu ni le moteur ni l’hélice,

je n’ai vu de mes yeux que de l’eau bleue et lisse,

du filet tendu devant moi je n’ai rien senti rien vu  …

Sous moi pas une lame de fond,

en surface pas un seul frisson,

moi qui me voyais espadon voilier fuyant à jamais l’ennui,

la mort dévoilant sa sale gueule en face mais me voila pris,

prisonnier dans les mailles du filet, je me suis battu,

furieux j’ai comme un fou combattu

un jeu truqué d’avance, déjà perdu

alors je me suis butté, usé durant des heures à lutter,

hissé sur le pont du dernier chalutier …

Et c’est pour ça qu’en parlant de l’autre côté,

personne, non personne, personne,

non personne moins que moi veut y passer …

Je me suis pourtant souvent laissé glisser, léger la  dorsale affûtée,

me voyant quasi poisson volant aux sommets,

mais gisant ainsi ici je veux être poison violent

pour celui qui osera me toucher,

allez!  Surtout pas ce type en ciré jaune, pourquoi ce type,

pourquoi moi y’en avait des tonnes,

mais autour je ne vois personne pour me dire:

bats-toi, barres-toi! Je t’aime et je t’aimerai

pour ce que t’es … Alors qu’est-ce que tu fous là? …

Et sur ce pont comme les autres je prends des coups de bottes,

c’est pas de ma faute si le décor des ports c’est les poissons morts …

J’avais pourtant tout fait pour espérer nager plus loin plus longtemps,

bravant chaque jour mon courage, les courants,

il me restait de la force pour cent ans,

il me restait tant de choses à faire,

j’ai pensé 100 000 fois sans le dire – je veux pas mourir,

et pourtant qui sait que les poissons comme moi crient,

on ne les entend pas, ils pleurent la nuit personne ne sait ça

moi qui croyais vivre encore à tes côtés,

moi qui croyais passer entre les mailles du long filet,

j’ai passé des heures à lutter dans des eaux troubles mazoutées

et maintenant glissant sur un bout de plancher pourri

je chercherai la sortie jusqu’au bout de ma vie …

Traîné au sol comme une ordure, éclaboussures,

traversant sous un ciel d’azur ma plus grosse tempête la plus dure

car ici comme avant personne ne me connaît

alors qui me dira qu’est-ce qu’ils me veulent ces mecs en ciré,

ce doit être le soleil dans leurs yeux,

ils voient même pas que je suis encore heureux,

moi qui avait l’œil et le cœur affûtés,

moi qui croyait reconnaître les faux poissons des vrais,

me voici ici agonisant avec des congénères,

je bouge tellement que ça emmerde ça énerve tous ces cons,

car à l’air je manque d’eau comme l’homme dans l’eau d’air,

je voulais tellement pas sortir la tête hors…

de l’eau, je voudrais tant donner ….

Un dernier coup de queue … Pour te dire adieu …

Mise en boîte / étiquette  / pour prévenir les gens…

de ce qu’il y a dedans …

Ps.- : si j’ai pas pu te dire au revoir je t’embrasse

où tu sais pour toujours, à jamais.

 

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LES CHATS COUCHES

 

Les chats couchés au bord des routes

ne font pas semblant de dormir

les chats couchés au bord des routes

n’ont jamais fait semblant de dormir

dans les draps blancs tu me tournes le dos …

Mais j’entends bien comment tu respires

dans les draps blancs tu me tournes le dos …

Je sais très bien que tu veux partir

Je n’étais là que pour …

Me serrer chaque fois dans tes bras

je n’étais là que pour … Me serrer chaque fois contre toi

Mais notre amour est mort au bord comme un chat …

Ne fais pas semblant de dormir …

 

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LE VENT DECIME

 

une cheminée qui s’éteint

et un enfant qui attend d’être un homme pour comprendre

que ce qui lui manque vraiment c’est de s’asseoir au bord de l’eau

en attendant un jour de pêche où nous pourrons mentir en rentrant,

se promener, chercher du bois … Un peu cueillir en attendant …

Raconte des histoires et j’avalerai tes salades

grand potager vivant avec de la terre sous les ongles

et le cœur en fleur même si moi je ne plante rien, j’attends…

Je suis un randonneur sans chaussures dans la vallée

qui se donne de la peine pour croire qu’ un beau jour reviendra

car c’est vrai que seuls les vieux murs savent

ce que mes murmures sont

et que malgré l’eau passant sous les ponts,

le temps qu’il fait, toujours nous sèmerons …

Alors en silence …….. J’attends que tourne le vent …

Le vent qui passe à travers la montagne t’a emportée

si loin à l’ombre des cyprès et les poissons ces cons t’ont suivi…

J’attends que s’en aille le vent …

Alors si tu croises un enfant qui demande :

où va tout le blanc quand la neige fond ?

-dis-lui que ça fait gonfler les torrents

que ca fait souffler le vent pour emporter plus loin,

trop loin tous les gens.

 

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MARCHER PIEDS NUS SUR UN LEGO

 

je ne suis plus un petit ver glabre,

mais une grosse pomme trop lourde pour un arbre

et si je te dis que même Eve même elle me recracherait,

pauvre trognon, trop con qui croyait que tout se passerait

comme en glissant sur un grand beau et long toboggan,

mais quand t’es grand, faut pas se laisser aller tu sais

tiens regarde maintenant, j’essaie de faire une chanson,

c’est vrai c’est presque amusant …

Pour peu j’en oublierais le temps

où je pouvais me gratter le zizi devant les gens

mais il faut trouver des choses à dire dedans,

comme là, il me faudrait une phrase qui finisse en « an »

et puisqu’on en est là finissons-en!

Car tout ce qui fait encore plus mal que …

Marcher pieds nus sur un lego c’est maintenant!

Avant c’était du gâteau bichoco là …

Moi l’athée, le peu pieux, je ne prierai plus jamais car

j’ai trop cru, et je me suis fait rouler c’est vrai,

j’ étais juste parti faire un tour de quelques années,

me voilà de retour et ma chambre est rangée, vidée, pliée

où sont passés mes playmos, mon château, mes legos ?…

Mais comment j’ai pu devenir moi le pire des killers de fourmis un…

Un taureau ramolli tueur de vaches qui rigolait trop….ohoh!

J’ai bien rigolé, mais c’est la fin du 2ème couplet,

et je case une phrase qui n’a rien à voir

car j’ai pas digéré la pire des blagues carambar…

Mâche bien et dans 20 ans t’auras des chicots … Connard. ….

Je reprends, je croyais bronzer toute la vie sur la plage

comme un pépito et me baigner dans une mer de pshittt!

ça aussi c’était du pipeau !

Regarde-moi je n’ai plus de gourde, mais je veux mon goûter,

je voudrais mes fourrés-abricot, mais que s’est-il passé ?

C’etait pourtant rigolo l’été de se mettre du sable

et des algues plein le maillot.

Alors, quand je dis « même pas mal »,

c’est pas vrai, avant ça l’était, sale hiver aussi !

Car le froid, ça pique sans sous-pull mauve acrylique ! ….

Little big man en panne, un tomahawk planté, enfoncé

dans le crâne, planté derrière quelques comptoirs de bar,

hier soir et aujourd’hui, j’ai cru voir l’ homme qui a vu l’homme

qui voudrait prendre ma femme,

mais moi quand je collais Big Jim au cul de Barbie,

j’étais bien plus tranquille au fond de mon lit la nuit,

c’ est comme pour la baston, c’est comme les coups, le fric, le pognon,

je croise des gars bien trop forts pour moi !

Avant, au moins, c’est certain je faisais un petit peu peur à ma sœur …

En résumant simplement…

Bac moins 4 en poche, tu peux te sentir moche

comme un chauffeur de bus avec sa sacoche. ….

Et puis j’ai jamais fini mon rubik’s cube alors

comment tu veux que je te fasse un tube,

car tout est compliqué ! Si tu veux faire des chansons,

il faut prendre un air mystérieux, il faut se mettre en avant

et si je le fais, je compte sur vous, vous qui me connaissez,

pour ne jamais dévoiler que je n’ai vraiment rien à cacher,

et puis non, laisse tomber ! … Car c’est foutu d’avance,

et si tu veux que je danse,

sur mon lit ce soir faudrait changer de morceau

et moi que je change de peau

et comme Mowgli tout nu dans un igloo, j’ai froid,

à moi de faire un disque qui se vend pas

et je comprends pourquoi mais je m’amuse comme ça.

Moi je voulais juste courir contre le vent,

courir comme un branque en avant, courir, courir,

est-ce que j’aurai le temps ?

 

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BUBBLE HEAD

 

100 000 questions, j’ai 2 réponses:

qu’est-ce qu’on trouve dans ton crâne annonce ?

Je crois qu’y a des orties et des ronces.

Dis-moi à quoi tu te défonces? –

à rien j’ai que de l’eau dans mon cerveau,

j’ ai que des os sous mon chapeau,

en cas d’embrouille je m’en bats les couilles ,

j’ invente une astuce classe genre je passe, je lâche

une caisse et je me casse et je me réfugie dans ma ….

Bubble head, my bubble head …

J’ai beau me dire applique-toi tout foire pour une lettre,

l’eau de toilette devient l’eau des toilettes

et là tout stoppe net ;

tout comme j’ ai raté les plus beaux coups de ma vie,

au lieu de t’embarquer en voiture dans un lit

je suis resté seul au garage à regarder ma bite car

j’ ai trop rêvé de belles voitures et de femmes qui vont vite,

trop rêvé de cabriolets taillés pour la route

mais vu l’heure, l’orage et mes doutes je me suis embourbé

tout seul dans ma …

Est-ce que les gens diront en écoutant ça,

« est-ce qu’on mérite ce qu’on a ? »

en m’ écoutant moi « est-ce qu’ on mérite ce connard »,

car je peux trouver très confortable de joindre l’inutile,

le désagréable et mes chansons ne sont que des amas de mots

dits soient qui pensent à moi,

des chants sans queue ni tête, sans roulage de pelle

mais je peux te dire en fait épèle le mot : aime, ça fait :

a. I .m .e (haï – ai me) ma tête et ma queue,

si tu m’aimes je te déteste,

mais rassure-toi je pourrai jamais le dire,

au pire j’arrive à l’écrire à le sortir de ma …

J’ai mes jours pensées fines et voluptueuses, gorgées d’ amour.

N’attendant rien de mauvais en retour

ou ça te pètera à la gueule un de ces jours,

rancunier comme un chien je garde ce que tu m’ as dit

ce que t’as fait bien au chaud dans un coin, mais je peux vite oublier,

digérer gros bisou sur le nez,

car mes idées rebondissent comme sur des pierres qui glissent,

mais au fond je préfèrerais m’éclater la gueule sur un rocher

pour voir dedans comment c’ est …

Je dis des choses sérieuses alors arrête un instant de danser

où je te mets un coup de ma …

La phrase qui suit n’ est pas dans le morceau

mais en gardant le tempo ça devrait passer, dis ma puce

j’ai soif tu peux regarder s’ il y a des bières au frais …

Où j’ en suis c’est toujours après que je sais ce qu’ il fallait répondre avant, alors je m’ angoisse pour un rien,

je construis ma poisse à la main,

mais j’ai quand même pensé à faire le refrain en anglais

pour mieux marcher dans les supermarchés

car c’est toujours quand je dors que sans effort je bats des records,

les yeux fermés je suis collé aux sommets

mais réveillé je me crois un mec pas banal énervé,

est-ce que j’ ai le bocal

ou est-ce qu’ il faut tuer le poisson

qui a chié derrière mon front et qui profite de ma …

 

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UN HOMME DE BOUE

 

si j’oublie que l’eau est plus précieuse que l’or

quand j’oublie que l’eau est plus précieuse que l’or alors

 

une vague, deux vagues, trois vagues divaguent

sur ma gueule abîmée

je serai renaufragé,

comme un homme de boue, allongé

me lézardant asséché

au pied d’une falaise

les pieds nus dans la glaise, affalé

je croyais m’envoler, m’envoler, m’envoler pour évoluer

mais j’aurai pas volé, j’ai pas volé ce qui m’arrive

alors si j’en bave, je crache, je transpire

c’est juste pour avoir été de la pire des natures

si à peine je respire…

c’est que je n’ai fait qu’attiser les braises

j’étais pourtant avisé

mais j’ai peu à peu dissous mes sens, mon instinct, mes repères

je n’ai plus rien de ça

j’ai sectionné le corps d’une abeille,

dévié des vols d’hirondelles,

et surgi toujours pas quand il fallait

j’ai même suivi la trace d’un ours qui cherchait la paix

alors mal dans ma peau de voir le mal fait

même si le poil rappelle à l’homme qu’il est un animal

que c’est loin tout ça, que c’est loin

je croyais m’envoler, m’envoler, m’envoler pour évoluer

mais j’aurai pas volé, j’ai pas volé ce qui m’arrive

alors, est-ce qu’un jour qui ressemble à celui-là

on me verra supplier un de ces dieux minables inventés

… “ne laisse pas tomber”

je ne suis plus que l’espèce dont la terre aurait pu se passer

je suis et ne resterai toujours qu’entre parenthèses

 

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L’ HEAVY DANSE

 

je mate les clips au poil bien brossé

dans le sens du poil des culs bien léchés

ah c’est sûr tu peux me dire :

on peut croiser des chanteurs bien coiffés, oui

tout comme d’ailleurs d’excellents rappeurs qualité prix

mais je crois qu’avec trois kilos d’or autour du cou,

la révolte a pris un coup

alors après des heures d’images avariées

je clame haut et fort de tous les côtés

que je laisse le hip-hop aux dames

juste pour leurs petits culs bien roulés

et la variété nulle à chier pour les belles tenues bien soignées

et pour tous ceux du hip-hop revendu,

du r’n’b pourri ou de la variété fabriquée,

au fond de moi je pensais :

voudriez-vous bien vous carrer

toutes vos gourmettes bijoux en or et colliers

que des braves gens croulant

sous l’argent piqué dans les portefeuilles des mamans

par les ados laissant tomber leur cerveau lent

tout comme les plus grands d’ailleurs…

le monde va où va le vent

j’ai dû me barrer je tapais plus du pied,

je me suis barré, je tapais plus du pied.

déambulant, juste à peine poussé par le vent

je me suis fait embobiner par de douces et belles mélopées

c’est ainsi que mes pas m’ont peu à peu guidé vers l’Opéra…

je suis entré sur la pointe des pieds,

voulais partir comme je suis rentré

mais les souris de l’Opéra n’apprécient pas les rats de l’apéro

j’ai dû stopper mes entrechats bien que jurant croyez-moi,

vous me verriez sur scène

je danse avec un ballet dans le sud

mais souvent on ne fait rire que soi

il suffit pourtant de croire ce qu’on voit

tout n’est qu’illusion d’optique

ce soir au restaurant asiatique

au fond d’un verre j’ai cru voir la femme de ma vie

mais tout ça c’est sans importance vu qu’on finira tous en boîte

 

alors ce soir je réclame l’indépendance

pour le son et pour la danse

dans le son je veux du silence

j’ai trop de peine à la danse

moi je laisse le hip-hop aux dames

me marcher dessus, marchez-moi dessus

madame, mademoiselle auriez-vous l’obligeance

de ne pas m’accorder cette danse

moi je choisis les bars pour y boire

car les comptoirs sont des remparts

d’où l’on déverse des regards

vers les miroirs faiseurs de clones illusoires

non désolé je ne danse pas

car les danseurs sont parfaits ou ne sont pas

et moi je rigole, je picole ha ha ha et puis je m’assois

mademoiselle je sors à peine de ma grotte

j’aurais pas dû venir avec mes bottes

dansez sans moi en quelque sorte

je ne suis armé que de piques et de lances

une peau de bête pour marquer la cadence

et si j’écrase vos pieds c’est pour abréger mes souffrances

mademoiselle je sors à peine de ma grotte

je représente en quelque sorte

le tyrannosaure des dances floors entre

diplodocus homo erectus

cro-magnon-nous d’aller boire un coup car

les chansons tristes me font pleurer,

les trop joyeuses me font trop chier

j’sais rien faire de mes dix doigts de pied

alors tu n’auras ni mes jambes ni mes bras

seules mes pensées seront à toi

alors remue-toi et surtout n’oublie pas

que tout ce qui se dit la nuit ne voit jamais le jour

 

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MON PETIT ELEMENT (BOUDU CON)

 

chut… chut…

je suis venu doucement

pour vous parler de l’enfant

de l’enfant, de l’enfant, de l’enfant,

qui me dort dedans …

je suis le papa la maman de l’enfant qui me dort dedans

c’est l’enfant, ma loupiote à moi, mon petit élément tu vois

il m’illumine à la bobine comme à la bougie

et c’est ainsi qu’est fait le cycle de ma vie

je viens d’enlever les petites roues

alors je mouline comme un fou

pour qu’il éclaire ma vie voyez-vous

j’essaie d’aller tout droit malgré tout

je m’arrête et je joue n’importe où

grâce à mon clignotant c’est tout

chut… chut…

vous allez réveiller l’enfant qui me dort dedans…

et merde t’as réveillé l’enfant

alors enlève ton pull, j’enlève mon fute

fous-les par terre ça fera des buts

et trouve-moi un ballon

oui, trouve-moi un ballon

il faudra fatiguer l’enfant, il faudra fatiguer l’enfant

qui dormait dedans

et si je marque un but

regardez-moi messieurs dames

je frime toujours pas, moi je crâne que j’en peux plus

t’as entendu, t’as vu !

malgré l’euro j’aurai toujours des blagues à deux francs

elles viennent toute de l’enfant

de l’enfant, de l’enfant, de l’enfant qui me dort dedans

si vous dis que je le sens dedans

que je suis son papa sa maman

celui qui me fait rire c’est l’enfant

celui qui est malheureux dedans c’est l’enfant

et « c’est celui qui dit qui est » tout simplement

prends-toi ça dans les dents

de la part de l’enfant

parce qu’une fois bien cramé

qu’est-ce qu’il reste en nous

y’a plus que ça, le petit bout c’est le mégot

écrasé au sol, illico,

je me console de jeux vidéo

et je te parie que j’arrête ce morceau n’importe où

parce que d’une :

il paraît que sur ce morceau on entend mon accent

mais surtout, surtout… parce qu’oh boudu con

on se rend compte qu’on est toujours tout seul au monde.

 

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UNE GORGEE, UNE POIGNEE, UNE PINCEE …

 

Sais-tu que les grands voyageurs

ont toujours les mains prises par les valises

pour ne plus faire de bises,

ne plus serrer la main aux gens sur place

j’en suis sûr et certain

les grands voyageurs sont des salopards, des connasses

qui un jour se tirent ou se cassent

sans jamais dire à plus tard

tous embarqués dans des avions, des bateaux de papiers…

 

laissez-moi m’éloigner, laissez-moi m’isoler,

laissez-moi dériver sur un arbre flotté

et j’irai sur ma plage oubliée

laissez-moi m’éloigner, laissez-moi dériver

sur un arbre flotté… sur ma plage oubliée

 

j’ai ainsi pu graver sur un tronc à fleur d’eau

le nom de mes amours laissés

sur une plage éloignée à la fin de l’été

pendant que le soleil marquait ma peau

en pensant il est vrai je n’ai eu souvent

que de vagues idées un peu floues

et j’ai dû ramer pour vous mener

de sujets bateaux en radeau médusé

j’ai vu le ciel se troubler

tu vois cette fois c’est clair que je sombre

 

les oiseaux de passage t’ont glissé ce message

sur les murs le sable et les pages…

le temps change et tout s’efface

désormais je serai allongé vers …

un rivage éloigné, un rivage oublié, une plage isolée

débarqué un jour liquidé et je me laisse aller …

au gré des vents au fil des marées monter descendre,

mais moi mes cendres laissez-les dériver

je veux encore nager vers d’autres rivages

je voudrais m’accrocher à un arbre flotté

me laisser dériver vers des coins reculés et des plages oubliées

 

peut-on prendre avec soi et pour seuls bagages

les photos et les rires des enfants

et ainsi voyager plus léger que jamais…

 

tu peux croire que le soir je vous vois au large de moi

pour vous parler je me ferai plus beau que jamais

pour faire les bijoux entre mes orteils je glisserai

les plus jolis cailloux

je serai un grain de sable

et vous pour toujours mes grains de beauté

 

garde de moi une gorgée, une poignée, une pincée

de sable et d’eau salée, même la plus dure à avaler

ne serait-ce que quelques grains au fond d’une poche,

oubliés … à la fin d’un été.

 

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C’ EST LA BRANCHE DE L’HOMME

 

quand de grands troupeaux parcouraient la plaine

j’étais loin bien loin de la savane africaine

 

moi de ma petite enfance africaine

je n’ai que des souvenirs diffus

amputés de chaleur et de sens

je ne vois plus que l’écran qui même sans son

est rongé par le colon, la corruption

 

j’ai vu des enfants qui ressemblent à des enfants,

qui ressemblent à mes enfants

Angola, j’ai des enfants qui parlent de toi

 

mais je sais, me rappelle et dirai que

l’Afrique, c’est les racines et le tronc de la branche de l’homme

que la suite soit écrite sur la feuille de ta main

 

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L’ ORCHESTRE ETAIT DE MECHE

 

si tu crois que la musique adoucit les mœurs

elle colmate à peine nos fissures, nos brèches

est-ce que l’orchestre est de mèche ?

elle peut pas grand-chose pour grand monde

ne peut pas grand-chose pour grand monde

et moi je peux pas grand-chose pour grand monde

car l’orchestre continue pendant les naufrages,

les tonneaux, les crashs, les pires carnages

la musique continue, la musique continue

la radio crache le son pendant les tonneaux, les ruptures, les bastons

la radio continue, la radio continue

mais le son ne modifie le scénario, la vision que dans les fictions

ne nous mens pas, ne nous mens pas, ne nous mentons pas

et moi je suis qu’un chien bien…

tu me lances un bâton et je l’emmène plus loin

car l’orchestre continue pendant les naufrages,

les tonneaux, les crashs, les pires carnages

la musique continue, la musique continue

la radio crache le son pendant les tonneaux, les ruptures, les bastons

la radio continue, la radio continue

et même, même

surchargées de « je t’aime » les chansons n’ont pas d’affection

elles aplanissent tout juste nos abysses et nos bosses

de loin les oreilles elles nous lèchent

je crois que l’orchestre est de mèche

 

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ENTRE DEUX EAUX

 

immergé à mi-hauteur

seul en apesanteur

je ne perçois que des lambeaux de mots

ne me parviennent que les pluies diluviennes

 

je suis entre deux eaux

un fragment d’ange

un brin de salaud

à la croisée du frais et du chaud

l’avantage de ma nage

c’est de rien voir loin sous l’eau

entre deux eaux, entre l’ange et le salaud

 

voir mes wagons de souvenirs

ces longs courriers

que j’ai en point de mire

tenter la paix à l’intérieur

en se couvrant d’un drap blanc sur le cœur

 

évaporé dans mon bassin bocal

bancal, j’arrive à perdre pied

vouloir au fond compter surtout

sur toi, sur le bout de tes doigts

 

entre deux eaux quand tout ne tient presque à rien,

entre deux eaux, entre l’ange, et le salaud

 

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CHANTER SOUS LA DOUCHE

 

ouh ouh ha ha ha

bouhhh, houhhh, bouhhh, houhhh

je suis le supporter, je suis le supporter,

je suis l’insupportable

oui je sais j’ai raté les plus occases

de me taire et de tirer

alors j’ai dû passer six jours sans me laver

pour sentir un peu comme les vrais car

 

j’ai pas de chansons à chanter sous la douche

alors

supportez-moi comme je suis

 

je suis rentré sous les bouhhh

je suis sorti sous les houhhh

moi le platinul, le cul pelé, le gronaldo le raté

je m’échauffe tout le temps sur la touche

crampons aux pieds moulés à la louche

tu peux toujours courir longtemps

pour prendre ma place sur le banc oh !

si tu savais comme je me sens lourd,

le terrain de foot c’est le champ où je broute

le point de péno c’est ma plus belle bouse

à moi tout seul j’envahis la pelouse

 

à Monza dans les stands je cherche pas schumi

je commande un sandwich panini… ok mais

les tifosis me doublent et tirent mes thunes

je me suis chié le départ sous la pluie

et la dernière place en tribune… à l’abri

torticolis, enrhumé, affamé aussi

j’ai voulu partir très vite loin de tout

enlisé illico, j’ai glissé en poussant j’ai bouffé de la boue

aujourd’hui encore… je repars de zéro

 

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ACTEUR ET TRACTEUR

 

acteur et tracteur une fable de ma fontaine

pour endormir les grands enfants

il était une fois un monsieur très gentil qui travaillait dur dans les champs

mais cela ne suffisait pas à le nourrir

il eut un beau matin l’idée de faire des films sans habits

depuis les petits oiseaux entendent cette chanson :

le soleil vient de se lever encore une raide journée

je traîne au lit écoute le coq roucoule… hum

mais même épuisé de la veille je veux pas rester sur la paille

alors moi je me lève et je laboure,

je suis dans mon chant écoute le coq ma poule,

je bine, je bêche, je pine, je lèche

vos beaux culs mes amours

je me lève je laboure,

je suis dans mon chant écoute le coq ma poule,

je bine, je bêche, je pine, je lèche

est-ce que c’est de l’amour

trois jours sans tourner de navets

j’ai les patates au fond du filet

poireau courgette ou ciboulette

c’est toujours moi qui tiens la brouette oh !

être acteur quel panard

tu vois mes yeux c’est des phares

allumez-moi, allumez-moi

et ça mettra du beurre dans les épinards

appelez-moi, appelez-moi

j’enfourche un string et

je déboule dare-dare car

très terre à terre je cultive un look « genre »

« j’ai le persil qui sort du sac »

 

laver les outils dix fois par jour

faut faire ce métier par amour

mal aux reins c’est sûr, c’est dur alors

quand vient le soir j’en ai plein les bottes mais bon,

je sais que demain si tout va bien

je planterai quelques carottes ho !

c’est fou ce qu’on sème c’est fou ce qu’on sème

c’est fou ce qu’on sème en une journée

je ne vois pas le temps passer

je suis l’arroseur arrosé et comme un gland je dis :

il fait toujours tout nuit

appelle-moi, appelle-moi

tu sais chérie ce soir je rentre tard

appelez-moi, appelez-moi

le cinéma pour nous c’est un art

 

je veux pas rester sur la paille

 

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MON PALAIS S’ALANGUIT

 

c’est une chanson qui commence où tu veux par exemple :

fin septembre les premiers arbres tremblent,

les derniers jours d’été,

arrivent alors sur les têtes, les toits, sur les voies rapides

les premières gouttes de pluie

vite asséchées par le flux continu des berlines

charriant tous les culs bronzés vers le nord sans doutes

l’hiver n’est plus si loin

l’hiver où les yeux s’éparpillent,

les envies rapetissent

et les papilles s’alanguissent

 

mais en hiver je pèle des mandarines, des clémentines,

m’acharne aussi souvent sur… les oranges sanguines

moi en hiver je pèle des mandarines, des clémentines,

mon palais s’alanguit d’avalanches et de fruits

s’il pouvait me suffire, sans trop me retenir

je me satisferais de verres d’eau et de bises

qu’un vent glacé persiste

que mes tentations s’affaissent

et mes envies s’amenuisent

 

en mars, restons fort et de glace

car les couples se font, se défoncent

avant de se fondre dans la masse

des lassés comme tous les autres

des aléas du temps qui passe…

et pour peu que le vent faiblisse

à peine on dit : c’est le printemps

mais nul ne sait vraiment

si on s’habitue aux peaux d’oranges glaciales

ou à la chair des poules du moment

car quoi qu’il advienne aux quatre saisons

les grosses ont toujours des grands pulls

pour cacher leurs gros culs

et les gros s’abstiennent en fredonnant des airs cons

pour détourner l’attention

 

l’été, être ou ne plus être

sous l’effet des cours d’abdos fessiers

et même affublé d’abdos minables

les relations instables débutent

sous les lumières noires et près des bars

où la ringardise se porte comme une chemise

là où les langues se roulent à la pelle

et se délient pour rien dire…

tandis que dehors sur les parkings

les amateurs abrutis de tuning,

aveuglés tels des lapins dans les phares tournent en rond

car en été ici, comme ailleurs aux quatre saisons tu verras

tous les chemins mènent au rhum coca

 

mais en automne les connes et les bonnes à manger

s’enfilent des pulls à col roulés

pour cacher les moindres bouts de peau

qu’elles avaient jusque-là dévoilés … tout le long de l’été

et les envies s’amenuisent

oui c’est ça, aux quatre saisons

ce sont les envies qui nous nuisent

aux quatre saisons mon palais se languit

 

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 MOI JE

 

j’ai croisé les yeux plus bleus

d’un homme cassé en deux

un homme qui ne dit rien

un homme trop malheureux

cet homme son copain, c’est le vin

sa maison du carton

et pour lui son chien

c’est comme un fils à la con

 

mais le message dans la bouteille

disait tous les jours sont pareils

tous les jours sont tous pires que la veille

et le message dans la bouteille

disait tous les jours sont pareils

disait toujours… je suis trop loin du soleil

 

et moi, et moi

est-ce que j’attends d’avoir un autre bras

pour tendre la main

c’est toujours des moi je, des moi je

mais moi je ne fais rien

moi je dis, quelqu’un ira vers lui demain

 

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JUSTE QUELQUES MOTS

 

juste quelques mots sur

celle qui danse un pogo froid au fond de moi

elle m’attire où je ne veux pas

elle danse, voudrait sortir par le bout de mes bras

je la retiens je ne dois pas

elle voudrait sortir danser sur moi

je l’évapore et je la noie

dans mots dits tout bas

dans mes pensées, dans mes crachats

je la retiens dans mes bras, dans mes poings, dans mes doigts

elle danse, elle est le cobra

je la retiens dans mon panier de nerfs d’osier

elle danse, elle est la violence

et chaque nuit et chaque jour

elle danse et tournoie tout au fond de moi

peut-être à m’en vouloir de n’être que moi

peut-être à m’en vouloir de n’être que ça

c’est peut-être juste ça

elle m’épie mais je la vois

elle m’attend au recoin du con de moi

 

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 SOURIS-MOI

 

encore un carreau de cassé

sur la belle vue que j’avais … une vitre brisée

il faudra alors éviter

les morceaux taillants pour passer

passer comme si de rien n’était

mais rien ne sera plus jamais

plus jamais comme avant

alors tant qu’on est vivant

souris-moi, montre-moi tes dents

souris-moi, montre-moi dedans toi

souris-moi, montre-moi tes dents

souris-moi, montre-moi, je te montre comment moi

j’affûte les lames tout comme j’aiguise mes stylos

en attendant, tends bien la feuille que j’y mette un morceau

 

voilà une graine d’idée alors

je pisse dessus des jours entiers

pour faire pousser de la verdure

que je mettrai en devanture

parce qu’y a pas de sous-métier en soi

alors je suis devenu le boucher de moi

je m’élève et je me débite à la fois

je me décortique et me dissèque à tour de bras

je me pique au bic

allez-y goûtez-moi ça

ces mots sont des lambeaux de moi

issus du mal que je me fais

du mal que je me donne

alors ? incarnai-je l’indigeste ou la tendreté

on se dit tout non ou quoi ?

depuis le temps qu’on se connaît pas

 

mais moi dans mon arrière-boutique

je suis qu’un apprenti acharné tailladant

des tranches de vie dans l’art du stylo

pour l’art du verbe dans l’art du stylo

car la pointe du stylo est comme celle du couteau

alors je me suis taillé à travers mon chant

hémorragie externe,

car j’ai en moi des tas de chansons fleuves à écouler

oui j’ai déversé tout ce que j’avais

tout en me faisant un sang d’encre, oui c’est vrai

car sans arrêt j’aiguise, j’enfile, j’embroche des phrases

mais que distillent-t-elles

sachez au moins que la moindre lamelle

faite au couteau, silex ou scalpel

divulguera un peu l’os et l’âme de l’homme de l’eau qui adore

les lacs, les rivières, les mers alors

me suis-je encore planté au beau milieu de mon chant

en croyant qu’on était dans notre bout de vie

qu’un bout de viande

 

c’est le dernier couplet alors

s’il vous plaît ne me coupez pas

je voudrais surtout pas me planter là

pour partir en beauté

surtout ne pas l’avoir dans l’os

car sachez que pour cracher les morceaux de soi

il faut se faire du mal

et que la cruauté bien ordonnée

commence toujours par moi-même

et je ne suis pas venu jusque-là

pour vous refiler des abats

je me suis sorti les tripes croyez-moi

alors madame monsieur « combien je vous en mets de moi »

parce que le boucher de moi, c’est moi

autant le dire encore une fois

si ça peut calmer les ébats

« je suis de ceux qui ne m’aiment pas »

 

j’étais le lanceur de couteau boomerang

 

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 IL FAUDRAIT LUI DIRE

 

je n’ai retrouvé que sa lettre

le reste et lui ont dû disparaître

ces quelques mots qui te disaient

 

j’ai quitté mon camp dès la nuit tombée

de jour comme de nuit j’ai couru affamé

comme un chien perdu dans la nuit

comme un vautour déplumé, tout démuni

dont les mots d’amour, les poèmes

commencent et finissent toujours en ailes

j’ai couru, éraflé, fissuré,

dans la boue, la pluie, les orties, j’ai rampé

quand viendra le jour je serai

con battu d’avance à tes pieds

j’ai trop couru m’assommant sur le front

dévalant des vallons j’ai hurlé « kill »

 

il faudrait lui dire que j’arrive

il faudrait lui dire que je suis

comme un fou loin de l’asile

à l’affût d’un seul battement de cil

il faudrait lui dire que le soir je m’inquiète

que même sans la voir dans le noir je la guette

toujours au centre de ma lunette

que dans une heure, un jour je dois disparaître

 

attention à tes lèvres, à ton cou, à tes joues,

attention à toi tout entière surtout

attends-toi au retour du soldat transpercé de l’amour

dis-lui aussi que la nuit le jour

je la vois qui danse évitant mes bals, toute serrée

dans d’autres bras que les miens

dis-lui que demain je reviens auprès d’elle, mais

je serai le pantin elle aura les ficelles

 

il faudrait lui dire que j’arrive

armé jusqu’aux dents à genoux

à peine vivant, retranché presque à bout

pour vivre encore quelques instants

il faudrait lui dire que j’arrive

il faudrait lui dire que je tourne autour d’elle

pour vider mon chargeur sur son corps

tant qu’elle en voudra, toujours et encore

 

et je sens le vent d’un avion missile

partir de ses yeux pour se crasher sur ma face

en réplique à mes mots les pires

elle m’a fusillé du regard

un œil noir pour encore me dire

espérer toujours… plus jamais me revoir

 

il faudrait lui dire que j’arrive

pas à dire ce que je veux

que je m’en veux, que j’en suis arrivé là

pour ne pas être arrivé à dire

plus tôt ce qu’il lui fallait

je voulais juste dire… pardon

je rectifie le tir je voulais juste dire

 

que je sais que tu sais

que je sais qui tuer…

tu n’y verras que du feu

c’est une histoire qui a fait son chemin

c’est une histoire qui a fait son trou

dans ta tête et puis dans ma tête

 

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LE MALE PARLE MAL

 

Qu’est-ce qui m’arrive ça fout la trouille

déjà deux heures sans me gratter les couilles

qu’est-ce qui se passe je crois rêver

je bois des bières sans roter

je crois qu’elle me contamine

parce que le mâle parle mal

et ça lui fait du bien

 

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LE CHANTEUR BIEN CUIT

 

holala, ça va pas ça va pas car hier soir

j’ai dû boire pour oublier je crois

j’ai surtout oublié d’arrêter tu vois

je tiens quelque chose de bien

j’ai des renvois, une grande gueule en bois

mais au réveil tout vient tout seul tu sais c’est divin

j’ai commencé à fredonner durant le pipi du matin

écoutes bien

 

pour une fois que j’ai un refrain pas mal

tout le monde reprend en choeur c’est génial

moi j’y crois pas alors je ferme les yeux et tout le monde y crois

pour faire un duo j’appelle quand je veux l’embrouilleur de Pascal Obispo

pour une fois que j’ai un refrain qui sonne

de grandes phrases bien choisies surtout les plus connes

j’hésite je chante moi ou je pense pognon

je m’incruste et je la donne à la trop branchée Celine Dion

pour une fois que j’ai un refrain trop classe quelques vers nazes

le tout glissant comme du beurre

que tout le monde connaîtra vite par coeur

un truc tout creux sans âme avec ça je dépasse jean jacques Goldman

pour une fois que j’ai un refrain qu’est bien,

un truc facile bien naze qui mange pas de pain

qui en rapporte plein, un truc bien lisse et sans idée

je rivalise déjà c’est sur avec Johnny Hallyday

 

pour une fois, pour une fois que je profite d’une crise de foie

pour une fois qu’on m’écoute c’est génial

pour une fois que j’ai une mélodie qui va plaire

c’est un peu comme si j’étais déjà l’ami de Drucker

 

pour une fois que je m’en bats de ce qu’on dira de moi, de cette chanson là

on est tous dans le même Pagny

alors Florent tu me suis si je dit

que comme toi je vis loin de Paris

désormais je pourri tout d’où je suis

vos oreilles, vos soirées télé aussi

je ramasse le blé et Marc Lavoine

ah ah ah!  c’est facile je sais mais on fait que passer

on lache nos caisses de chansons nazes et on se casse

mais sache que c’est dur pour ceux qui restent

car elles sont à peine un poil moins pires et plus belles

que celles du vieux Sardou Michel

peut être même qu’elles seront reprisent dans quelques temps

par les mecs super inspirés style Patrick Bruel

 

fallait pas commencer, fallait pas commencer

fallait pas tous nous prendre pour des ménagères je suis désolé

mais on sifflote pas tous tout le temps en t’écoutant à la radio passer

moi je repasse ton plus joli costard pour ton gala de ce soir

et si j’oublie dessus le fer brûlant faut pas m’en vouloir

j’ai dû aller faire caca trop longtemps

 

ça y est je suis plus grillé que ton costard pour ce soir

 

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 UN TRONC

 

hé ho hé ho

lèves la tête et tu verras

que je suis là, pourtant

dans l’obscurité des sous bois

j’ai marché des mois

au coup coup au coutelas

j’ai tracé tu vois

si tu m’attendais là

je suis là pour toi

au sommet de mon arbre

et le coeur en fleur

des fourmis dans les jambes

tourné vers le soleil

vers la lumière

et je gueule et je gueule

que toi je t’aime, toi je t’aime

et toi je t’emmerde …

 

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MON DIEU

 

tu n’es qu’un gros con de texan tu sais

un peu comme une bite sans son gland

toi t’as juré sur le nouveau testament

moi j’ai craché dessus juré

j’ai craché dessus c’est vrai

 

ne sois pas sur que je sois saoul tu sais

c’est comme un grand mur entre nous c’est vrai

je l’aurai dis au moins 100 fois

je ne crois en rien même pas en moi car

 

dieu nous tourne le dos, il nous montre son cul

mais vous l’aimez

alors chez l’homme ça donne que

tout le monde comprend personne

 

moi je suis pas né noir et maigre affamé

pas de sol qui craquait sous mes pieds

j’ai toujours eu caddie bourré, supermarché

je suis rose comme un cochonnet

 

j’ai vu les blancs les vrais

sur les bancs de l’église c’est :

on est tous frères et tous pareils

mais bien cachés dans l’isoloir c’est f comme fourbe, fiote, facho,

faut que tu dégages mon frère

 

loin du coeur et loin des yeux toute l’afrique meure peu à peu

apparement c’est tant mieux

tu vas rendre service au tiers monde

t’ oublies pas ta serviette et tes tongues

parce que pire que misérable c’est être minable

 

et lui et lui

a reussi avec un ballon, dans la chanson … toute pourrie

il parle de dieu de respect donne des leçons mais exhibe quand meme

ses putes, sa montre en or, sa ferrari

 

l’hostie c’est dégueulasse

c’est pas meilleur dans le camp d’en face

cherche personne là haut

t’es seul sur terre pour sauver tes fesses

 

que tu soit né dans la misère, la dentelle ou dans la boue

tu remercies le ciel chaque jour

tous ceux qui prient le font les yeux fermés

pour éviter la vérité

 

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MA MOBYLETTE

 

Je suis parti très tôt en chaussettes

pour pas que tu m’entendes

faut pas que tu t’inquiètes

et j’ai démarré plus loin, plus loin, plus loin

ma mobylette, ma mobylette, ma mobylette,

j’ai sous mon casque une casquette, casquette

quand tu sortiras de ta couette

j’aurai déja traversé des tempetes

arpenté des cimes et des crêtes

senti le vent frais sur ma tête

roulant roulant

en mobylette , en mobylette, en mobylette

 

toi pour l’instant

tu te contentes de mes comptines je t’imagine

quand je marmonne tu te dandines

tu me dorlotes et je somnole

touche mes cheveux comme l’herbe folle

comme l’herbe folle

 

regarde-moi je trace

et je porte avec moi

tous mes rêves de gosse

ils sont dans mes sacoches

qui voudrait me les prendre

qui me fera descendre ?

de ma, de ma, de ma

mobylette, ma mobylette, ma mobylette,

rouler longtemps, rouler longtemps…

 

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LE SOLEIL

 

dans un coin tu as mis le soleil

autour de l’arbre un arc en ciel

une cheminée qui fume même en été

un bel oiseau en forme de « V »

prends des couleurs

prends le temps de regarder

prends une fleur

 

avant, avant, avant ….avant qu’un

nuage soit passé dans le ciel

tu aies vu de l’ombre senti de l’eau

si tu glisses tu repars à zéro

tout ce qui compte c’est toujours le soleil … c’est le soleil

 

la vie est en papier maché tu sais

en pâte à sel, à modeler

petite pomme déssine un coeur

petit trognon fait un avion après

la jolie barrière deviendra barbelée

les poissons rouges deviennent carrés

les beaux oiseaux ont les ailes toutes collées

les jolis rêves peu à peu liquidés

prends tes crayons de couleurs, prends une feuille blanche

 

après, passe le temps viennent les rides

dis moi pourquoi mes joues sont-elles humides

regarde, si peu de vent si peu de temps

et j’ai déjà quelques cheveux blanc

prends une feuille blanche

prends tes crayons de couleurs

dessine un ange, fais une fleur

 

parce qu’au début tu t’en fous sur les mains sur les joues

tu t’en fous sur la tronche, tu t’en fous partout

au début tu t’en fous sur les mains sur les joues

tu t’en fous sur la tronche tu t’en fous de tout

mais y’a le nuage, putain de nuage

nuage de merde qui pourrit les choses ici

prends ta feuille prends le temps

prends ton feutre et ta feuille

prends ton crayon de couleur

et gaffe à ce qui casse et ce qui casse

c’est la mine, c’est l’amour,

c’est la vie sans retour

 

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QUAND L’AMOUR CE RAT MORT

 

où est tu, où te caches tu? où l’amour se cache où

l’amour ce bonbon ce cachou?

pour savoir où l’amour s’immisce, où l’amour se glisse

l’amour le vrai tu sais je l’ai trouvé il est

il est au fond de petits coeurs

ceux qui sont encore sans rancoeurs

quand faut plus rien chercher sous les draps

plus rien de chaud que du froid

 

Quand l’amour ce rat mort

ce chien crevé, ce rat pourri, ce rat d’égout l’amour le vrai tu sais

je l’ai trouvé, il est au fond des petits coeurs

ceux qui sont encore sans rancoeurs

 

mais moi avec ton amour à toi je te porterai sur mon dos

jusqu’à ce que j’en puisse plus ou que t’en veuilles plus

même si ta honte de moi je m’en voudrai  qu’à moi

l’amour, le vrai se cache dans les

“viens je vais te couper la frange”

tes crottes de nez faut pas que tu les manges

comme j’ai des bisous en stock

j’ t’en fous au fond des poches

pour quand plus tard tu me reprocheras

que je suis qu’un père tout naze en plasto

rappelle toi des milliers de fois, des milliers de bisous de toi

sur mes joues, sur mon coeur, sur mes bras, sur ton coeur à toi

des milliers d’amour sur tes petits doigts

des milliers de fois, des milles et des cents

pas des centimes que des sentiments

des bisoux qui s’envolent qui décollent

emportés par le vent, par le temps

c’est des flans qu’on dévore qu’on retourne et puis quoi

des bisous dans le cou et puis tendre la joue

des poissons dans le coeur, des fourmis dans les jambes

ça crépite dans le ventre, c’est à fond en vélo

tout a l’heure, c’est des fruits c’est des fleurs

juste au bout de nos bras, c’est juste ces petits sourires

qui ne seront qu’a toi, qui ne seront qu’a moi

qu’on m’enlevera pas …

demain sans toi n’existe pas

petit amour viens dans mes bras

et toujours tous les jours se dire

est ce que je fais tout bien comme je dois.

 

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LE FRUIT

 

on s’éloigne du quai et

le brouillard s’installe un peu

et plus ça va et plus tu vois

qu’on se quitte des yeux

en amour en amitié on fait ce que l’on peut

et nos jolis dessins le temps nous les efface un peu

chacun prendra sa route et chacun son bateau

chacun aura des doutes en traînant son fardeau

 

Car qu’il tombe de l’arbre ou bien qu’il tombe de haut

le fruit que l’on avait a fini en morceaux

qu’il tombe de l’arbre ou bien

qu’il tombe de haut le fruit qu’on attendait finit au sol trop tôt

 

on meurt à feu doux de tout même du précieux souvenir

d’un baiser sur une joue tout finit par s’enfuir

il y a de longs discours il y a de faux toujours

pendant ce temps lui au loin le bonheur court toujours

si longtemps que je ressens que tout ne dure qu’un instant

et l’amie que t’aimais ne t’aime plus maintenant

il restera le pépin, le noyau même si j’enlève la peau

il restera le pépin et le noyau même en enlevant un peu la peau

 

c’était le fruit, c’était la fleur, c’était le temps qui court,

c’était pourtant un goût si doux évanouit pour toujours, tu sais

à cet instant on ne dit plus jamais: “à toute à l’heure”

et c’est  ainsi que l’on s’en va en marchant sur ses fleurs

seul pour une île isolée loin dans l’eau

une île, submergée par les flots

seul sur une île …

 

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COMME 1 JOUR 2 PLUIE

 

C’est comme un jour de pluie

comme un jour pourri

un jour qui ressemble à la nuit

ça , c’est comme ça, c’est comme si

le jour faisait place a la nuit

 

En traversant ces jours à travers ces paupières

je ne vois plus rien de lumière

j’ai de la buée sur les carreaux, vidé, trempé jusqu’aux os

seul à marcher les pieds dans l’eau

oh non j’ai pas de sourires à donner, pas de coups durs à recevoir

et si l’orage doit passer fera t’il beau un peu plus tard

et je pense aux jours meilleurs

sans rien de lourd à porter sur le coeur

et je laisse, et je lance, et je laisse loin de moi un corps sans coeur

je pense au temps perdu, au temps gaché je ne peux rien rembobiner

c’est comme un archer qui jouerait

sur mes cils autant dans un violon pisser

alors pour ne plus pour ne pas

pour les fois pour la croix que j’ai faite sur toi

pour que tu graves et que tu vois tous les pas faits vers toi

pour que ton corps sans coeur s’enfuit avec son mepris

et qu’il emporte tes mensonges aussi

pour ne plus jamais croire en toi

pour que mes mots te transpercent ne serait ce qu’une fois …

depuis j’ai tes mensonges avec moi la nuit

quand reviennent du sol les ennuis et tout le gris des jours pourris

et si un jour j’ai le secret

pour chanter sous la pluie le coeur léger je le dirai

oh non j’ai pas de sourires à donner, pas de coups durs à recevoir

et  si l’orage doit passer fera t’il beau un peu plus tard

oh non ne touche pas à mes oiseaux nous étions juste là

à picorer près des étangs, sous les pins aux endroits

qu’on aime tant eux et moi …

 

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LES QUESTIONS

 

dis moi si je parle en dormant

dis moi tout les mots que t’entends

dis les à l’oreille doucement

tu sais je passe mes nuits en tremblant

dis moi si les coups que je recois

font aussi mal que ceux que j’envoie

et si les cailloux que l’on sème

ressemblent à la vie que l’on mène

dis moi si les vérités que je veux

font t’elles de moi quelqu’un de mieux

si j’ai le tort de rêver

ou si je dois me réveiller

dis moi si le sol est de niveau

ou si c’est moi qui penche trop

pourquoi j’attends de la vie tout le temps

aussi pourquoi tout me deçoit

 

est ce que j’aime ton coeur ou tes fesses?

est ce qu’on s’habitue à la tristesse?

est que j’aime les bouffes ou les caresses?

est ce que tu veux être ma future ex?

est ce les questions qui rendent triste?

et qui font aussi qu’on existe

est-ce les questions qui nous enfoncent?

et qui font aussi qu’on avance

 

si je pouvais mentir et me croire à la fois

si je pouvais compter sur moi

être enfin bien seul avec soi

dans le noir dire j’ai pas peur, j’ai pas froid

dis moi pourquoi rien ne va pour le mieux

est ce que ça irait mieux si j’étais deux

unis comme les doigts de la main

de l’homme qui connait son chemin

dis moi si on marche seul tout le temps

dis moi l’instant où tu ressens

que tu m’aimes moins qu’avant

ou plus du tout et pour longtemps

faut t’il s’évanouir dans la nature

faut t’il combattre sans armure

à la recherche d’un coeur pur

que pourrira ma pourriture

 

va t’on vers le meilleur ou le pire

et qu’en est t’il de l’avenir

comment t’as fait toi pour dormir

tu veux rester  je veux courrir

arrête, ne me juges pas

arrête de penser pour moi

qu’est ce que tu peux lire sur mon front

tu n’en sais rien mais tu reponds

j’ai dans la tête tant de questions

que même mort je pense encore

toi en dedans même vivant

comment te dire … t’es comme mort

arrête, ne me juges pas

arrête de penser pour moi

je suis menteur oui comme toi

mais moi je ne me mens qu’à moi

 

dis moi dis moi dix mois plus que deux mois

dix mois deux mois déjà un an déjà

le temps qui passe m’exaspère

dès demain aujourd’hui sera hier

tu vois ma vie est une chemise bien trop fine

qui me va pas elle me boudine

est ce que ceci, est ce que cela

à quoi tu penses quand tu me vois

je crois qu’en somme

on est important pour personne

quand vient la nuit plus rien ne sonne

c’est pas la peur de déranger

chacun dans soi est enfermé

chacun ne pense rien qu’à soi

tu es si loin quand tu es là

 

le pire est de savoir qu’on est là qu’une fois

faut t’il tout se dire si on se revoit pas

 

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UNE FORÊT VIERGE

 

J’ai dans la tête une forêt vierge

au gibier abondant

est-ce que le temps aura raison

de mes arbres les plus grands ?

 

j’ai dans le coeur un océan

je m’y essouffle et je survis dedans

balloté par la houle ou poussé par le vent

en naufragé des sentiments

en attendant nageons, nageons tout le temps

nageons, nageons en attendant

 

J’ai dans la tête une forêt vierge

j’y trace au coup-coup au coutelas et pourtant

j’y cueille les fruits quand le permet le temps

 

moi je cherche qui me dira où est

où est l’arche de Renaud et où

est la lumière je n’ai jamais trouvé

balloté balloté

j’embarque qui sur mon bateau?

 

je peux m’y noyer ou m’y perdre à jamais

je m’y cache souvent

je suis là dedans, là dedans

au loin j’entends

j’entends des tribus des peuplades inconnues

 

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TA GUEULE

 

Je vois ta gueule à la télé

J’entends ta gueule à la radio

je vois ta gueule sur les journaux

je vois ta gueule un peu trop

ta gueule, ta gueule, ta gueule ferme la ta gueule

pourquoi voit t’on trop de cons finis à la pisse

donnez le micro aux cerveaux afin que ça puisse

élever le niveau je sens que ça glisse

vers le caniveau vers le précipice

si t’as rien à dire reste au lit dormir

si t’es aussi con que moi faut rester chez toi

people à la tête molle

animateurs télé con comme un balais

les stars de la télé finissent en poster

pour coller dans les wc ou dans les waters

grâce aux VIP dans les magazines

ma tête en sait moins que ma pine

avec des cons comme toi,

ma vie n’est pas à vendre

et tu m’as jamais fait rire

tirez-nous vers le haut oh oh

toi tu nous tiens la tête sous l’eau

ferme la ta gueule

 

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JE CROIS QUE J’AIME

 

Je me conduis comment dis moi s’il te plait?

en chauffard des coeurs parti dans le décor?

existe-t-il des corps dans lesquels s’imbriquer?

moi j’ai toujours trouvé tout si compliqué

alors ne serait-ce que si mes cils te plaisent

dis le moi s’il te plait car

qui que l’on soit où que l’on aille

on roule dans le noir guidé par le hasard

rien que le hasard, rien que le hasard

comme des insectes qui se prennent dans les phares

tout ce qu’on vit c’est du hasard

tout ce qu’on sème c’est du hasard

 

je crois que j’aime,je crois que j’aime

surtout l’idée que je me fais de toi

si peu de chance que les routes que l’on prenne

si peu de chance que les mots que l’on comprenne

ne soient les mêmes, ne soient les mêmes

tu sais, tu sais, tu sais que celle

que je voulais près de moi demain

n’a jamais mis sa main dans ma main

n’a jamais pris avec moi le même chemin

juste si peu ça m’irait bien

elle a, elle a jamais mis sa main dans ma main

n’a mis sa main dans ma main

elle est , elle est passée si près et puis s’en est allée

elle est allée s’étaler dans d’autre bras ,

se perdre loin dans d’autres forêts

alors dès lors ne serait-ce que si mes cils te plaisent

dis moi le s’il te plait

et merde

 

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LE REVOLVER VERT

 

c’est un jouet d’enfant emporté par le vent

recraché par la mer retrouvé en hiver

Je pointe ce revolver vert, vers toi

Je pointe ce revolver fier, vers toi

j’ai regardé, j’ai regardé, j’ai regardé au loin là bas

je l’ai trouvé au loin de moi

mélangé; à des restes arrachés à des fôrets lointaines

ils font le flots des mots qu’ils entrainent chez moi

chargé,

pas de balle, pas de bombe

mais de morceaux de tongue

pas de balle, pas de bombe

de coquillages usés

pas de balle, pas de bombe

c’est du sable salé par le soleil brulé

 

tout devorés de soleil et brulés par le sel

ils sont poussés puis roulés

par la mer qui recrache pour offrir en hiver

des bouts de bois, des bouts de tout, des bouts de moi

que je porte à bout de bras

 

quand mon horizon s’est dégagé

pour la première fois

j’ai regardé tout droit, j’ai regardé vers toi, je t’ai fixé tu vois

désormais tu verras que du bout de mon bras

Je pointe ce revolver vert, vers toi

Je pointe ce revolver fier, vers toi

est ce le début ou la fin

quel est ce bout du chemin?

est ce le début ou la fin

la sècheresse ou le chagrin

et tout ce bordel de merde

fait que j’ecris la poésie

des bords de mer

 

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TO LOSE, LOST, LOST

 

coller un chewing gum sous la table

compter les oiseaux sur les fils

combien de stylo j’ai machouillé

et puis combien de gommes j’ai dû dégommer

 

To lose, lost, lost ne me redis plus jamais « repeat after me »

To lose, lost, lost moi je voulais courir dans les bois sous la pluie

je crois que toulouse a perdu un ami

 

sur la photo de classe en 83

au radiateur appuyé au fond oui c’est moi

avec un treillis couleur caca d’oie, mais dis moi

si j’ai l’accent aigu grave ou chapeau chinois

sur ma table au compas je grave ac/dc

Bob marley et puis fuck aussi

grand pull col en V genre tricoté par mamie

jean élastis, keffieh, sac us army

 

qu’est-ce que tu veux faire plus tard abruti?

j’ai déjà pas d’idée pour cet après midi

je prépare mes tustes et si tu veux mon avis

Renaud apprendra comme il pourra dans la vie

en polyglotte intro averti

je maîtrise trois mots d’anglais de patois aussi

« n’en bouli pas de maite » cette fois ci

cinq heures moins cinq moi je cherchais la sortie

 

à la récré on disait je te jure c’est vrai

y’a des lunettes pour voir sous les habits la vérité

la fin du monde c’est pour l’an 2000,

c’est Nostradamus qui l’a dit,

il s’est jamais trompé

103 sp ça c’est le paradis

guidon bracelets, carbu 19, kit polini

mais pour quoi faire, aller où et pour voir qui?

même au Téfécé Marcico va partir

 

« tu veux sortir avec ma copine? » me dit-elle

je sais pas comment faire alors comment lui dire

ça me fait peur il faut le dire, à vrai dire

je sais toujours pas bien me servir du zizi

moi comme un con j’te baptise tes baskets alors

tu veux m’bouillave, me marave, me pêter ma tête

si t’es pas content tu m’attends à la sortie

j’ai pas envie de ça alors je m’enfuis et je m’en fous

je m’enfuis, je m’enfuis…

 

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LA PLUS BELLE CHANSON DE TOUT L’ETANG

 

il est un rêve

qui fait que tu me vois pieds nus sur la grêve

il est un instant

où je stoppe mes pas j’attends un oiseau blanc

il est un rêve, il est un chemin pour demain

ou tu liras dans le creux de ma main

que je ne voulais que le bien

et je sais que s’ils ont des ailes, elles ont des îles

s’ ils ont des ailes, elles ont des îles

j’attends, j’attends, j’attends, j’attends

j’attends de la vie tout le temps

j’attends le soleil et j’attends le vent

j’attends allongé au bord des étangs

après les orages passés tu sais

je ne veux rien, que du bien

je veux des fleurs au fond du jardin

je veux des fleurs dans la main

je n’ai dans mes poches que mes doigts seulement

mais j’ai dans le coeur le sourire des enfants

je suis riche de ça, riche de ça tu sais

et depuis longtemps

j’attends sous la pluie dans le vent

j’y laisse des plumes et souvent

je guette le ciel en disant que

s’ ils ont des ailes, elles ont des îles

s’ ils ont des ailes, elles ont des îles

 

j’attends que cesse la pluie, souffle le vent et

de la cage de mon thorax

je pousse un peu l’air qui passe

sous ma voute plantaire

souffle le vent passe de l’air …

et par ici et par ici

 

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UNE BEBETE 

 

Une bébête ce matin

Traçait sa route sur mon chemin

Une bébête dans ma main

S’y trouve au chaud, s’y trouvait bien

Son petit cœur y tapait

Il tapait il tapait

Il m’appelait il me disait

J’ai chaud j’ai froid j’ai faim

 

Et tu sais ce n’est que de l’eau

Que j’ai trouvée sur mon chapeau

Si elle a la fraîcheur qu’il te faut

S’il te suffit de gouttes d’eau

Et je n’ai jamais su ton nom

Mais tes plumes à mon … sont

Restées collées, restées collées

 

Quand on attend plus rien

Quand on a tant pleuré

On garde dans la main

Un si précieux duvet

 

Mais j’ai le cœur comme un roseau

Et je n’ai pas les pieds dans l’eau

Et je n’ai jamais volé haut

Ni dans les plumes d’un oiseau

Et je n’ai jamais su ton nom

Mais tes plumes à mon … sont

Restées collées, restées collées

 

Une bébête ce matin

Se blottissait entre mes mains

Une bébête dans ma main

S’y trouve au chaud, s’y trouvait bien mais

Son petit bec il m’a pi

Il m’a pi il m’a pi il m’a pi

Il m’a piqué il me disait

Ouvre ta main j’y suis plus bien

 

Et tu sais ce n’était que de l’eau

Que j’ai trouvée sur mon chapeau

Elle a la fraîcheur des cours d’eau

Mais lui en fallait plus, lui en fallait trop

Et je n’ai jamais su ton nom

Mais tes plumes à mon … sont

Restées collées, restées collées

 

Moi je n’attends plus rien moi je n’attends plus rien

Mais j’ai gardé ….bien au chaud dans la main

 

Et je n’ai jamais su ton nom

Mais tes plumes à mon … sont

Restées collées, restées collées

Et je l’ai blotti sur mon cœur chaud

S’il a le tempo qu’il te faut

 

J’aurai la douceur des oiseaux

J’aurai la fraîcheur des cours d’eau

 

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 TON CHIEN

 

De toi je me souviens de rien

Mais je me rappelle très bien de ton chien

Celui qu’avait une patte en moins

Et qui puait tellement qu’on le sentait de loin

De loin de loin de loin de loin de loin

Je repense à lui si souvent

Des fois je chante en y pensant

La la la la la la la la

 

Il marchait toujours le nez au vent

Il avançait toujours confiant

Il se foutait bien de la gueule des gens et du temps

 

Il ne demandait jamais rien

Il ne courait jamais pour rien

Il n’espérait rien des humains

Il ne mangeait pas dans leur main

 

Il était tellement plus malin

Je le préfère à toi c’est certain

De loin de loin de loin

 

De toi je me souviens de rien

De toi je me souviens de rien

Mais je me rappelle par coeur de ton chien

 

En plus tu sais quoi ?

En plus il avait une patte en moins

Et me regardait avec son œil en moins

Je m’en souviens très bien de loin de loin de loin

Lalalalalalalalala

 

Abandonne abandonne

L’idée d’être mieux que ton chien

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QUE PERSONNE NE BOUGE

 

Est beau est beau est beau

Sur la photo le ciel est beau

La mer est plate mais dans le loin

La vie défile sous nos pattes

 

Sur la photo tes yeux sont rouges

Mais un grand sourire rempli ta bouche

Ce n’était rien moi je sais voir

Quand au fond de toi il va pleuvoir

 

Sur la photo tout près de moi

Tu étais encore toujours là

Ta main me serrait dans ses bras

Et … je vois bien que rien n’est plus là

 

Personne ne nous attend à l’heure

Ni tout là-haut ni même ailleurs

Je voulais figer cet instant

Ou pour toujours ou pour longtemps

 

Que personne ne bouge ou

Que personne ne bouge ou

Le petit oiseau va s’enfuir

 

Je ne reconnais plus ton visage

Sur la photo ni le paysage

Sur la photo ton beau sourire

Le temps qui passe l’a fait s’enfuir

 

Le temps est cruel et il avance

Quoiqu’il arrive les oiseaux dansent

Même si d’apparence rien ne menace

D’un coup d’un seul efface nos traces

 

Que rien ne bouge que tout reste en place

Comme sur le papier on reste de glace

Mais on fait que tracer, de passage

Comme l’oiseau au fond de l’image

 

Au sommet de mon arbre je gueulais eh ho

Comme le ciel est beau, comme le vent est chaud

Mais les traces qu’il laisse sur la peau

Prouvent que le temps est un salaud

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JE SUIS LES RAILS

 

J’ai pris le nom d’un insecte

Je parle aux moineaux et j’inspecte

Du bord du monde ou sur l’arrête

J’ai voyagé loin dans ma tête

 

Quelle est la taille du chapeau qu’il me faut

Quelle est l’ombre que je sens dans mon dos

Quel est le mystère et d’où vient l’air

Froid que je sens par derrière

 

Rail rail je suis les rails

Entre les cailloux et l’acier

Rail rail je suis les rails

Sous le soleil à m’asphyxier

Rail rail je suis les rails

Rail rail je suis les rails

Il faudra bien que je m’en aille

 

Dans cette barque que vais je faire

Des vagues à l’âme ou bien galère

Malgré le vent je manque d’air

En dérivant loin sur la mer

 

Quelle est la taille du planeur qu’il me faut

Pour toucher le soleil tout là-haut

Moi qui suis l’ami  des moineaux

Sans faire de bruit ce serait beau

 

Je voulais vivre encore plus fort

Mais nul ne s’enfuit jamais de son corps

T’inquiète t’inquiète 

Tu es le chanteur des insectes

 

Quelle est bestiole qui me tire vers le fond

Pourquoi mon corps est ma prison

Je voulais vivre encore plus fort

Mais nul ne s’enfuit de son sorps soit « sors » soit « corps »

 

Quelle est la taille des guiboles qu’il me faut

Quel est le cap à franchir tout là-haut

Est-ce qu’au sommet je sourirai

Est-ce qu’au fond la lueur apparaît

 

J’ai pas le temps, j’ai pas le temps

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BELLE HISTOIRE D’AMOUR

 

On est un peu tombé

Par hasard l’un sur l’autre il est vrai

J’étais un peu sans me douter

Qu’au premier soir j’entendrais

Tant de douceur et de merveilles

Depuis jamais je monte mon réveil

Car jamais n’arrive le sommeil

Quand tu me hurles dans l’oreille

 

Bouffe- moi-le

Tu vois pas que j’en peux plus

Bouffe- moi-la

Y’a que ça qui m’éclate

Bouffe- moi-les

Je vois que tu as faim

Et mets tout dans ta  bouche

Pendant que je te…

 

Belle histoire d’amour

T’es ma plus belle histoire d’amour

 

Je ne voulais pas te laisser

Dans une flaque te noyer

Conscient du mal qui te rongeait

Moi pour te plaire je disais

 

Bouffe- moi-la

Oui mais fais-le de suite

Bouffe- moi-le

Mais ne mets  pas les dents

Bouffe- moi-les

Tu serais vraiment cool

Et mets tout dans ta bouche

Pendant que je te…

 

Belle histoire d’amour

T’es ma plus belle histoire d’amour

 

Belle histoire d’amour

Pourvu que ça dure toujours

Tout comme au premier jour

Encore une fois rien que pour moi

 

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JE N’AI RIEN

 

Je n’ai rien dans les poches et dans les mains

Et plus j’ai mal et plus je ne sens rien

Je perds un peu tout et même la tête

J’ai même perdu ma Mamette

J’ai des questions pas de réponses

Et plus j’avance et plus je m’enfonce

J’ai pas encore choisi mon cancer

Pour aller brûler en enfer

 

Je n’ai rien je n’ai rien je n’ai rien de bien

Mais je n’ai rien je n’ai rien à envier à quelqu’un

Je n’ai rien je n’ai rien je n’ai rien en somme

Mais je n’ai rien je n’ai rien à envier à personne

 

Je n’ai rien dans les mains et dans les poches

Et plus je vieillis et plus je suis  moche

Je suis seul et ne sais rien

D’où et quand sera ma fin

Plus j’avance plus je glisse

Et des douleurs qui s’enfouissent

A pas supporter le mensonge

C’est la rancoeur qui me ronge

 

J’aime par-dessus tout mes enfants

Qu’est ce qu’ils sont beaux et bientôt grands

Qu’ils me regardent en décollant

Qu’ils se retournent en s’envolant

En cerf-volant, en s’envolant

 

Le vent souffle fort

Le vent souffle encore

Dans mes nuits

Dans ma vie

Et dans mon cœur aussi

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IL EST TEMPS

 

Il est temps de dire la vérité

Avant de quitter le monde

Il est tentant de se regarder

D’en haut au moins quelques secondes

Il est temps de dire que je te trompe

Que je suis un mec immonde

Dans ma tête à chaque seconde

Je rêve de brune si tu es blonde

Il est temps que le vent tombe

Il est temps que la nuit tombe

Il est temps qu’il tombe des trombes

Et qu’après le soleil nous inonde

Il est temps de récolter

Les plus beaux fruits qu’on a semés

Il est temps de s’inventer

Les jours qui viendront après

 

Ride / Ride in the sky / With mista’ butterfly

Ride / Ride in the sky / la la la lala la la

 

Trop souvent je rêve sans bouger

Trop souvent je reste le cul planté

Trop souvent je rêve que je dors

Trop souvent je rêve à des vies trop loin de mon corps

 

Il est temps de courir de sauter de partir

De s’enfuir de marcher de crier

De s’armer du présent et de fuir les souvenirs

De s’armer du présent et de sourires

 

Il est temps de dire la vérité

Il est temps de moins me tromper

Il est temps de t’envoyer chier

Il est temps de t’oublier

 

Il est temps de s’envoler

Et faire tout ce dont j’ai rêvé

Il est temps ce jour d’oser

Te dire à quel point tu me plais

 

Et je lève, je lève la tête

Et je souffle fort pour faire dégager les nuages

Et je lève lève lève………

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DANS MES REVES 

 

Dans mes rêves

Je vis parmi les fruits et les fleurs

L’hiver un perce-neige

L’été un perce-cœur

La mer je la bois d’un trait

Je la traverse en crawl

Mes amis vivent sur mon épaule

Je suis un oiseau qui s’envole

Dans mes rêves jamais je crève …

Avec le soleil je m’élève

Dans mes rêves tu m’entends quand je t’appelle

Et les oiseaux me comprennent

Dans mes rêves on me pardonne.

Le pire parfois que je donne

Dans mes rêves Paravel s’écrit avec 2 ailes

Et sa plume est la plus belle

Et la plus belle … c’est toi

Dans tes rêves, dans mes rêves à moi c’est comme ça

 

Dans mes rêves jamais je me dégonfle

Non ! Plutôt crever

Je glisse pour ça depuis l’aube sans la toucher

Sur la plus belle des lobster highway

Le paysage qui défile sur les côtés est parfait …

Tu m’attends depuis longtemps, depuis longtemps, depuis longtemps  … ça je le sais

 

Dans mes rêves je bâtis de mes bras des barrages

J’y retiens l’eau et toi tu la bois tu y nages

Et pour te couper du soleil

Je suis ton ombrelle en dentelle

 

Dans mes rêves j’ai un beau corps

Tenant dans son bec un corsage

Mais je suis volage joli présage

Je bats des ailes pour tourner les pages

 

Dans mes rêves sieste moite où je somnole

Il fait chaud dehors je picole

Le ventilo dans les voiles dévoile peu à peu

Le corps parfait idéal

Bien calé contre mon épaule

De la belle en feu trop folle de moi

Ma belle ma belle m’appelle m’appelle…. Oh Iga wyrwal

 

Dans mes rêves on fait bloc comme le rock

Comme quand ça va pas on se soulève

Forts comme un seul homme et d’un seul bloc

Côte à côte et tous soudés soudés, parés, parés à lever les blocs

 

Dans mes rêves d’ici la fin de ma vie

Je croise enfin quelqu’un qui comprend qui je suis…

Quelqu’un qui comprend enfin qui je suis

 

Dans mes rêves je suis l’enquiquineur comme le moustique

Qui tourne en rond qui finit collé stické

Sur la vitre ou sur le front comme le blason

De ceux qui foncent droit qui vont vite et qui font front

 

Je tourbillonne je te tourne je retourne si t’es bonne

Je fais même semblant de pas voir que t’es conne

Moi je te pique te repique je n’arrête pas

J’aiguise mon petit dard chaque nuit sur toi

 

Dans mes rêves chantons, chantons

Ainsi font font font les petites marionnettes

T’inquiète, si tu vois pas mes mains ni ma tête

Je tente un record en levrette

 

Dans mes rêves, elles reviennent toutes en pleurnichant

Renaud t’étais le meilleur,

Renaud t’étais le plus grand

Mais maintenant … tu fais quoi ? Tu sais quoi ?

Tu prends ton ticket et t’attends.

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AAAAH…

 

Elle voulait de l’amour l’amour et puis quoi encore

Elle voulait de l’amour l’amour et puis quoi encore

Elle voulait de l’amour l’amour et puis quoi encore

 

J’avais fermé le coffre fort

Qui était là coincé dans mon corps

Je ne mens pas tu le sais bien

Demain matin je serai loin

 

Quand le petit jour se lèvera

Tout près de toi tu trouveras

Ce petit mot qui te dira

La lune est pleine le ciel est beau

La lune est pleine le ciel est beau

 

Quand le petit jour se lèvera

Tout près de toi tu trouveras

Ce petit mot qui te dira

La lune est pleine le ciel est beau

Mais j’en ai plein le cul de toi (X3)

 

Adieu amour

Adieu à tes rêves

Adieu amour

A demain peut-être

Adieu amour

Adieu à tes rêves 

Adieu amour

Ou bien à à  à tout à l’heure

 

Ne pleure pas mon amie

Ne pleure pas mon amour

Renait l’espoir à chaque jour

Renaud simule si bien l’amour

 

Dis à ta femme que je l’aime

Dis à ta sœur que je l’aime

Dis-leur dis-leur dis-leur

Combien j’aime

Dis-leur dis-leur dis-leur

Mon malheur

 

Je n’ai de tendresse

Que pour la peau rose de tes fesses

Je n’ai de l’amour

Que pour celles après qui je cours

Je n’ai de plaisir

Qu’au petit jour s’il faut s’enfuir

 

Dis à ta femme que je l’aime

Dis à ta sœur que je l’aime

Dis-leur dis-leur dis-leur

Combien j’aime

Dis-leur dis-leur dis-leur

Mon malheur

 

Un vé-ri-table  musichien

Qui ne vaut rien qui ne vaut rien qui ne vaut rien

Péripatéticien chaud du micro

Désolé désolé

Rappelle-moi ton nom s’il te plait

 

Quand je t’ai vue la dernière fois

Tu n’avais pas d’habits sur toi

Tu te frottais nue contre moi

En hurlant « Renaud » oui je crois

 

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AIMEZ VOUS ?

 

Aimez-vous ? Aimez-vous ?

Aimez-vous sur terre et surtout

Aimez vous par terre et partout

Dans tous les sens et par tous les trous

 

Vois ce serpent dans son coffre

C’est un serpent que je t’offre

Pourvu pourvu qu’il te monte dessus

Pourvu pourvu… qu’il te plaise

Pourvu pourvu… qu’il soit dressé et tendu

C’est un baiser sur la bouche

C’est ta langue que j’enfourche

C’est une goutte qui glisse

Tout le long de tes cuisses

 

Est-ce le charme ? Est-ce un lapin ?

Qui me secoue le bas des reins

Mon cerveau ne comprend plus rien

Est-ce un sourire ? Est-ce un chagrin ?

Qui se faufile entre tes seins

Entre l’extase et la détresse

Les yeux se cachent et disparaissent

 

C’est une langue que j’arrache

C’est de la soie que j’enlace

C’est tes yeux qui réclament

Une brassée de plumes ou la froideur d’une lame

 

Surtout surtout qu’il se meuve

Surtout surtout qu’il se taise et m’émeuve

Car dès lors qu’il se tût

Je me souviens que je meurs

Tu te souviens de mon cœur ?

Lui, il se souvient de tout

Il se souvient de toi

Mon corps est la mémoire

Des caresses et des coups

Il se souvient de tout

Il se souvient de toi

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DANS LA PEAU

 

Je me suis levé dans la peau d’un héros ce matin

Je leur disais regardez-moi je marche sur les eaux

Je me suis levé dans la peau d’une anguille ce matin

Je leur disais votez pour moi ça ira mieux demain

 

Je me suis levé dans la peau d’un people ce matin

Je leur disais admirez-moi même si je ne fais rien

Je me suis levé en parlant en parlant ce matin

Je leur disais écoutez-moi même si je ne dis rien

 

Non non non non non (x 1)

 

Vos paupières sont lourdes

Vous entendez ma voix

Je compte jusqu’à trois

Et vous tombez dans mes bras

Je me suis levé dans la peau d’un sauveur ce matin

Je leur disais je peux tout faire même si je n’en sais rien

Je me suis levé dans la peau d’un gradé ce matin

Je leur disais faites ça de suite même si ça sert à rien

 

Je me suis levé dans la peau d’un leader ce matin

Je leur disais suivez-moi tous je connais le chemin

Je me suis levé en parlant en parlant ce matin

Je leur disais écoutez-moi même si je ne dis rien

 

Non non non non non (x 2)

Vos paupières sont lourdes

Vous entendez ma voix

Je compte jusqu’à trois

Et vous tombez dans mes bras

 

Je rêve de pouvoir … mettre tes pas dans les miens

Je rêve d’incarner ton espoir pour demain

Aie confiance allez choisis-moi

Aie confiance et danse avec moi

 

Non non non non non (x 5)

 

Je ne suis pas celui que tu crois

Je ne suis pas celui que tu vois

Si tu me suis tu vas mourir

Si  tu me crois en enfer t’iras cuire

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 COMME UN LOSER

 

Moi je ne souris pas aux gens que j’aime pas

Moi je n’applaudis pas quand je ne n’aime pas ça

Je fais pas de courbette

Je marche droit je lève la tête

Moi je tournoie … Vade rétro Santana

Je ne suis aucune trace de pas

Et si je tourne en rond

C’est qu’elles sont à moi

Et du coup tu me vois

Comme un loser baby

Comme un loser baby

Comme un loser

 

Si comme les pies

T’aimes ce qui brille casse-toi

Je t’emmènerai pas dans les soirées gala

On ira pas sur un yacht à St trop’

Je suis pas gucci gucca

Je hais les carats

 

Je n’offre que du bois flotté

Des coquillages à mon image

Je suis pas dans les soirées gratin

Mais au petit matin

J’offre mon corps aux catins

Comme aux nonnes

Pour le plaisir à l’œil je me la donne

Je suis papillon à la voilure esquintée rapiécée

Une espèce de rapace ailé peu apaisé

Ça crève les yeux que j’ai l’œil affûté

 

Regarde, Regarde

 

Ça crève les yeux que j’ai l’œil affûté

 

Je me compromets pas

Je suis le con promis tu vois

Comme un calamar en boite

Je suis dans mon encre

Et dans le noir

J’en ai plein les doigts

Du sombre et de l’espoir

Du rose jusqu’au noir

 

REFRAIN

I’m singing in the rain

C’est toujours ma rengaine

Mais j’ai froid sous la pluie quand-même

 

Faudrait pas que je finisse par croire

Que c’est la poisse qui s’accroche rien qu’à mon bras

Faudrait pas que je finisse par croire ça

Que je m’aigrisse en croyant qu’on complote avec complices et messes basses

Infecté le cerveau des tâteurs de zapette

Sur la télé infecte pour voter pour moi tapez sur moi

Ou faites eject et moi

Loin de là

 

J’ai vu passer 100 000 pétasses

Et des mecs pleins de vide en face

Moi j’avais pas la thune pour le marbre alors

Je suis resté de glace

En me tirant des balles dans les pattes

C’est plus fort que moi ça m’éclate

 

Je me crame mais je crapote

Sur mon crâne ruissellent des gouttes

Ca me dégoûte c’est que de la flotte

Que j’exporte goutte à goutte

Jusqu’à ras les bottes

Peu importe

Je vocifère faudra s’y faire

Mais ça tient plus chaud en hiver

En attendant mon disque dort dans un placard

Je suis le roi des rois des connards

 

Peut être que tu fais bien de me voir …

 

REFRAIN

I’m singing……

Oh yes oh, oh yes I try a little tenderness (x4)

 

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LA ROSE

 

Les jours sont des années

Pour la rose que j’étais

Les jours sont un collier

De perles à ramasser

La vie est un parfum

Si vite évaporé

Le temps est de la soie

Filant entre les doigts

 

Est-ce une larme

Est-ce un parfum

Est-ce une larme

Est-ce une goutte de chagrin

Est-ce un sourire

Derrière tes mains

Est-ce un sourire qui ne dit rien

 

Moi qui n’ai rien vu passer

Je me demande encore

Quelle était donc la fleur

Qui soulagerait mon cœur

 

Je n’en sais rien

Je ne vois rien

Je ne dis rien

J’ai du chagrin

 

Est-ce une larme

Est-ce un parfum

Est-ce une goutte de chagrin

Est-ce un sourire derrière tes mains

Est-ce une larme

Est-ce un parfum

Est-ce de l’eau tombée de haut

Est-ce une fleur dans tes mains

 

Moi qui passais entre les gouttes

Moi que le vent pouvait bercer

Je n’ai rien vu sur cette route

Je n’ai pas vu le temps passer (x2)

 

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JE TE TIENS

 

J’ai entrepris un long voyage
sur la mer Méditerranée
et j’ai laissé sur mon visage
laissé la forêt s’avancer

Je te tiens tu me tiens par la barbichette
Le premier qui fuira prendra la tempête

J’ai même raté mon naufrage
je voulais tellement oublier

mais tout  rappelle ton visage
non le sel n’a rien effacé

Je te tiens tu me tiens par la barbichette
Tu vois bien toute l’eau que mes yeux secrètent

Tes mots mes mots
Tous nos mots sont de l’eau
Sanglots font les ruisseaux qui filent à la mer
D’avoir si mal aimé j’ai le mal de mer
Je ne vois rien venir de ce que j’espère
de là-bas tout au loin vois tu que je tremble ?
Sais-tu que mon bateau tient sur mes jambes
riras-tu en dernier de moi et des marées
quand elles m’enlèveront sur mon voilier

Je te tiens tu me tiens par la barbichette
C’est le fil qui me ramène à toi

Sous les feuilles d’un chêne
je me suis fais embobiner
après ma traversée
ce n’était plus moi qui chantait

Si ma scie scie six cyprès
c’est pour te voir de loin tu le sais
si ma scie scie six cyprès
aussi la branche où je m’assieds

Je te tiens tu me tiens par la barbichette
Au bout du fil le pantin de moi

à l’ouest à l’est je t’appellerai
je suis l’ami du vent il pourra souffler
tous ces mots sur les feuilles pour qu’ils plaisent à celle
qui joue dessus mes cils comme un violoncelle
si tu voyais la flèche que j’ai dans le cœur
si tu sentais l’archet vibrer sur mes cils
si tu comptais les arbres qui gisent à terre
tu saurais la foret d’où viennent les pleurs

Je te tiens tu me tiens par la barbichette
Mais … Tu souris en t’éloignant de moi

Je te tiens tu me tiens au loin tu me guettes
Jamais plus je ne rirai sans toi

 

où es tu que fais tu ?  sans toi je suis perdu

où es tu que fais tu ?  sans toi je suis foutu

où es tu que fais tu ?  sans toi je ne suis plus